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Les enjeux de l’IA dans l’entreprise

Entretien avec Laura Tocmacov, fondatrice de la fondation impactIA (Genève)

En amont de sa conférence abordant les enjeux de l’IA dans l’entreprise, menée lors de DataTrends 2018, Laura Venchiarutti Tocmacov, fondatrice de la fondation impactIA, a été interviewée par Marco Brienza d’Airccelerate. Le sujet abordé était la transformation du travail générée par l’automatisation des processus et l’intelligence artificielle. Découvrez une synthèse de l’interview.

La perception de l’IA par les entreprises romandes

D’après une étude réalisée en Suisse Romande par pAIrspective, les sondés Suisses se montrent plutôt pessimistes face à l’IA. Laura Tocmacov, à l’origine issue du monde des RH, rebondit sur cette étude : « il faut penser avant tout à la place de l’humain par rapport à la machine et voir l’IA comme une réelle opportunité de robotisation pour nous. »

Les inquiétudes des sondés portent surtout sur la diminution des postes ou sur l’avenir de leur poste actuel. Si certains pensent que les emplois seront remplacés, d’autres envisagent qu’ils disparaîtront, chacun a des arguments convaincants. La Fondation se positionne surtout sur le fait « que cette avancée sera trop rapide pour l’être humain et l’humanité n’aura pas le temps de faire la transition.  L’objectif premier de la Fondation sera de « lisser » cette transition-là peu-importe quand elle arrive » explique Laura.

C’est donc le but de la fondation : mener des recherches, des projets, des formations pour mettre en place des actions afin de défendre les intérêts de l’individu, des entreprises pour un impact sociétal positif. Elle intervient dans ce sens pour orienter les actions sur le travail, le déplacement d’emplois, les conséquences sur l’humain et le cadre nécessaire pour parvenir à un équilibre sociétal.

Une étude de 2017, publiée par le cabinet McKinsey, indique que 45% des tâches professionnelles humaines sont automatisables avec les technologies d’aujourd’hui. Marco Brienza explique que dans chaque écosystème, le degré d’automatisation est différent. Chaque écosystème a des phases de développement différentes (préparation des opérations, phase de débrief). Il conclut qu’il n’existe aucun poste où 100% des activités réalisées par un humain sera remplacé par un robot.

Et si, l’IA était une opportunité

Laura Tocmacov assure que « l’intelligence artificielle transformera de façon significative nos vies entre 2020 et 2030. »  Il faut donc s’y préparer dès maintenant. Le sens du travail va être profondément remis en question. Actuellement, « beaucoup de personnes subissent le travail, ce qui explique pourquoi entrepreneuriat est en forte hausse dû à une toxicité de l’entreprise. », explique Laura Tocmacov.

« L’IA va permettre de repositionner le travail pour en faire un débat sociétal, politique et individuel ». Elle sera une opportunité pour soulager certains postes compliqués ; l’automatisation pourra supprimer des tâches à faible valeur ajoutée. En revanche, Laura Tocmacov alerte sur le fait que « notre cerveau n’est pas forcément habilité à gérer 8h/jour des tâches à forte valeur ajoutée ; un équilibre sera donc à trouver pour que le travail ait du sens ».

En 2022, l’IA sera entièrement installée dans nos vies quotidiennes. Aujourd’hui, les PME n’ont pas conscience que cette technologie est intégrable rapidement et facilement. L’IA n’est pas encore ancrée dans les habitudes des entreprises. Il subsiste un blocage aux nouveautés informatiques et un manque de considération de ses changements. Les dirigeants n’ont pas encore de vision globale sur les datas, les enjeux sont mal-compris, les changements informatiques sont longs à mettre en place. les dirigeants manquent de perspectives sur le sujet pour s’engager et mettre l’IA en place.

L’émergence de nouveaux métiers

Pourtant l’IA va permettre d’optimiser les process de manière intelligente. Un des gros enjeux sera l’apprentissage auto-supervisé. L’IA n’aura pas besoin de l’humain, il apprendra à partir de l’observation. L’objectif sera de devenir des coachs d’IA pour apprendre notre métier aux IA « human in the loupe » plutôt que de devenir leurs esclaves. Cela fera émerger d’autres postes qui participeront à l’apprentissage des nouveaux métiers.

 

Découvrez l’interview complet en podcast :

 

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